Que conclure ?

Si on conçoit que les Martiniquais forment un peuple, une nation, ou au moins qu’ils disposent d’une identité, même régionale, on conçoit que les couleurs bleu-blanc-rouge et le drapeau aux quatre serpents ne peuvent symboliser leur existence au monde. Les couleurs rouge-vert-voir ont émergé avec les sacrifices des combattants de la liberté, de la justice et de la dignité. Aujourd’hui, certains signes donnent à penser que ces couleurs peuvent ne plus apparaître seulement comme celles de tel ou tel courant politique, de tel ou tel parti, de tel ou tel leader mais comme un marqueur indispensable de l’identité martiniquaise.

En fait, aujourd’hui, il convient certainement de faire la distinction entre deux questions. La première est celle de savoir ce que nous sommes : la totalité, sinon la très grande majorité des Martiniquais peuvent s’unir pour affirmer et reconnaître que nous sommes avant tout Martiniquais et défendre, comme cela se fait dans tous les pays du monde, les marques de notre existence au monde. L’autre question est celle des orientations que nous proposons pour l’avenir de la Martinique ; et là, il est normal  qu’il n’y ait pas unanimité et que des clivages plus ou moins importants se manifestent (comme dans tous les pays).

Est-il donc possible, aujourd’hui, que la société civile (citoyens, associations et mouvements divers) prenne le relais de l’action pionnière menée par des militants et mouvements politiques nationalistes et s’approprie, sous des formes  variées, les couleurs martiniquaises actuelles afin de leur donner leur signification la plus large : l’exaltation de l’identité martiniquaise si durement éprouvée par l’idéologie assimilationniste et l’actuelle mondialisation ?  C’est certainement, sur la question des couleurs martiniquaises, la problématique la plus importante qui se pose aujourd’hui.

 

         Pour terminer, et avant de passer au débat, écoutons un chant, « Tjè-nou blenndé », diffusé partout par  le groupe TANBOU BÒKANNAL, enregistré sur  l’album du groupe  IXORA. Issu de la tradition (chan vey à l’origine), il a été revisité (introduction d’un rythme et paroles lavwa douvan) par Niko GERNET. Il y a eu bien des chants durant le mouvement de février 2009, mais celui-ci a contribué grandement à nous rassembler. Il traduit bien l’esprit de la réflexion que nous partageons.

 

 

Tjè-nou blenndé, lakalilenndé, ilitindé, ilitindé anhan, nou ka maché anlè santiman-nou

Frè kongo éti ou yé a ? Wa di manman-mwen man dan fwomajé-a.

Alagadidalo… Jé-a !  Alagadigalo… Jé-a !  Alagadidalo… Jé-a ! Alagadidalo… Jé-a !

Nou maché nou maché, nou maché nou tonbé, nou tonbé nou rilévé, pou nou rivé an chimen-nou.

An lapli nou maché, an tonnè nou maché, an zéklè nou maché, pou nou rivé an chimen-nou.

Woyoyoy fè matjé nou, an vérité fwet fwété nou, woyoyoy chenn maré nou, mé nou ké rivé an chimen-nou.

Yo di konplo neg sé konplo chien, ravet pa ni rézon douvan poul, yo palé yo dépalé, mé nou ké rivé an chimen-nou.

Yélélélélé lévé, Yélélélélé lévé, Yélélélélé lévé, nou ké rivé an chimen-nou.

  

 

       Je vous remercie de votre attention !