2.1.1 La création de l'emblème martiniquais et les débuts de sa diffusion
2.1.1.1 C’est en 1963, à l’occasion de l’affaire de l’OJAM (Organisation de la Jeunesse Anticolonialiste de la Martinique), que la première association du rouge-vert-noir sous la forme d’un drapeau est réalisée
Les 23 et 24 décembre 1962, cette organisation placarde son manifeste dans toute la Martinique. Dix huit jeunes Martiniquais sont arrêtés pour atteinte à la sûreté de l'État et douze emprisonnés à Fresnes.
Cinq seront condamnés à l’issue du jugement de décembre 1963. Les autres seront acquittés.
Le manifeste de l'OJAM critiquait le statut départemental et affirmait que le moment était venu de libérer la Martinique du carcan colonial. Il proclamait également le droit des Martiniquais de diriger leurs propres affaires politiques et se terminait par un slogan choc « La Martinique aux Martiniquais ».
Cette première association des couleurs sous la forme d’un drapeau est l’œuvre de Victor LESSORT (plasticien et artisan bijoutier) :
« (…) J’étais donc en prison à Fresnes (une fois à l’intérieur, on a tout le temps pour réfléchir) et derrière mes barreaux, loin de ma famille et oublié de mes amis, une foule d’idées m’assaillait. C’est ainsi que me vint l’idée du drapeau. (…) Il fallait coûte que coute que je produise quelque chose qui porte l’empreinte nationale … qui le symbolise. (…)
C’était un jour du mois de juillet 1963 (…) Il fallait que je me concentre donc sur ce seul sujet qui me paraissait plus éloquent que les actions qui nous accusaient. (…) Alors je décidais de le dessiner. (…) C’était une révélation inspirée. Cette révélation était pour moi un stimulant, une force psychologique et elle identifiait le sang versé dans de nombreuses luttes. (…)
Une fois le drapeau élaboré, je le présentais à mes deux compères, ceux en qui j’avais une parfaite confiance, Rodolphe DÉSIRÉ et Henri ARMONGON. Nous eûmes une discussion à propos des couleurs. Je choisis le rouge, le jaune et le vert. Rodolphe suggéra que l’on remplaça le jaune par le noir. (…) Ce drapeau vit donc le jour en juillet 1963 (…). Pour réaliser le drapeau, j’avais besoin des couleurs et des pinceaux prêtés par René-Corail (…) » (Extrait du document publié par Victor LESSORT en 1999 et lu à RFO - Éléments confirmés lors de l'entretien du 13/05/2009)
Sur le drapeau créé par LESSORT, Les couleurs sont alignées en bandes verticales (comme pour le drapeau français).
Il ne semble pas y avoir eu une référence historique consciente aux symboles martiniquais antérieurs.
Victor LESSORT dit (idem) :
« (…) Voici enfin la signification que nous donnions alors à ces trois couleurs :
-Le rouge symbolise la révolution et le sang versé pour la liberté.
-Le vert représente la terre, le sol de notre pays et l’espérance d’y mener une vie indépendante.
-Le noir représente notre race. »
Lors d’un entretien oral, (13/05/2009), il indique que :
« Le choix des couleurs résulte d’une reprise des symboles connus dans les révolutions. Il n’y avait pas de liens établis avec des racines de l’histoire martiniquaise. On avait été en classe. On connaissait des couleurs de révolutions, et notamment de la révolution française. »
2.1.1.2 Durant les années 1960, des militants/militantes nationalistes assurent les premières diffusions du drapeau et lui donnent sa configuration actuelle
Rodolphe DÉSIRÉ (Entretien du 7/7/16) confirme et explique que sa proposition de mettre le noir vient du fait qu’il avait lu qu’en août 1920 il y avait eu un congrès de l’UNIA (Pou alé pi lwen). Le noir était devenu l’une des couleurs (avec le rouge et le vert) des descendants d’Africains en Amérique.
Gesner MENCÉ, un des emprisonnés de Fresnes, dans son livre « L’affaire de l’OJAM ou le complot du mardi gras », confirme ces éléments :
" (...) D'autres camarades se montrèrent "stagiaires" assidus aux "cours" de KHOKHO ; tel Totor LESSORT : artisan bijoutier de son état, donc forcément créateur. C'est du reste, en application pratique que l'idée lui vint de dessiner, puis de peindre ce qu'il me présenta comme pouvant être le drapeau martiniquais, m'avait-il dit. (...) J'ignore encore, de nos jours, la charge symbolique accordée aux figures qu'il a peintes ensuite de trois couleurs : rouge, vert et jaune. Suivant le conseil d'un camarade, il remplaça la couleur jaune par la noire. (...)"
Quelques temps après l’affaire de l’OJAM et la libération des emprisonnés paraît un document, « Le procès de l’OJAM », préfacé par Marcel MANVILLE, un de leurs avocats. Sur cette brochure figure les trois couleurs (sous la forme de trois rectangles).
Victor LESSORT indique que Marcel MANVILLE avait découvert l’existence du drapeau par Rodolphe DÉSIRÉ. Il dit :
« (…) J’exigeais de mes camarades que ce drapeau resta secret parce que j’avais d’autres projets. (…) La révélation de l’existence de ce drapeau à Maître Marcel MANVILLE par Rodolphe ne faisait donc pas partie de nos plans ». (…)
Les témoignages de Gesner MANCÉ (cf Citation de Gesner MENCÉ ci-dessus) et de Rodolphe DÉSIRÉ ci-dessous (Entretien du 07 juillet 2016) semblent nuancer ce point de vue :
- « (…) En discutant entre nous, nous avons fait le constat qu’il n’y avait aucun emblème pour nous représenter. LESSORT a fait la proposition ; nous étions d’accord (…) Il a proposé les couleurs rouge, verte et jaune. Je lui ai demandé d’expliquer. Le rouge pour le sang de nous tous, le vert pour l’espoir et la liberté, le jaune pour le soleil de chez nous. Je lui ai dit qu’il y a le soleil partout et que ce n’est pas la couleur qui nous identifiait. (…) Je lui ai dit que je préfère que ce soit le noir. Les douze sont tombés d’accord. (…) On était à peu près au courant. La question a été posée. (…) Marcel MANVILLE était notre avocat, c’est ainsi qu’il est entré en contact avec le drapeau.
Durant les années 1965 et 1966 sont élaborés trois numéros de la revue « Conscience antillaise » * (le n°3 ne paraîtra pas), sous l’impulsion, pour la Martinique, de Raymond VOUSTAD et de Gabrielle DÉSIRÉ (épouse de Rodolphe DÉSIRÉ), Guy CHÉRY, Maurice LOUIS-JOSEPH DOGUÉ, Jean PAVILLA, Frantz PRUDENT, Francis ROSE-ROSETTE, Émile YOYO. Le drapeau figure sur la couverture. Il est en forme de triangle effilé avec les trois couleurs disposées en bandes verticales.
L’AGEM également sort une revue qui n’a connu qu’un numéro, « Madjoumbé » ; il arbore les trois couleurs.
Concernant la diffusion des couleurs au sein du PPM, Victor LESSORT indique que : « (…) Rodolphe DÉSIRÉ communique le tracé au PPM (Parti Progressiste Martiniquais) entre les années 1966 et 1968. (…) »
Selon l’historien Edouard DELÉPINE, (Entretien du 10/07/16 - voir aussi le film, Drapo Martinique, de Joslen JONAZ de mars/avril 2009) dès 1963, suite à l’affaire de l’OJAM, la problématique des couleurs existe au PPM. En 1967, à son IIIe congrès, suite au rapport de Rodolphe DÉSIRÉ sur l’existence nationale, le PPM reconnait l’existence de la Nation Martiniquaise et conçoit l’emblème. C’est au IVe congrès de 1970 que l’emblème définitif est confirmé dans sa forme actuelle. [Avant, l’emblème était constitué de la fleur de balisier, rouge. Elle n’était pas sur fond vert et noir (cf les différentes publications de l’époque)]. Il figurera aussi sur le drapeau qui sera brandi à partir du début des années 1970, après le IVe congrès. Un flou semble exister cependant, chez certains dirigeants, sur la date et les conditions de l’adoption du drapeau par ce parti.
En tout cas, Christian BASELTO (Marin-pêcheur, militant du PPM, ancien responsable du baliser Jacques NESTOR de Dillon, soutien de Garcin MALSA à Sainte-Anne - entretien du 09 juillet 2016 à son domicile au quartier Volga-Plage) raconte, de manière émouvante, comment, durant cette période, suite à des réunions du PPM sur le drapeau (avec la participation de hauts dirigeants), il a été amené à le hisser en des lieux surprenants et risqués : sur l’ancien bâtiment des PTT (actuelle messagerie), à la pointe de la flèche d’une très grande grue à Dillon, près de l’autoroute, sur le premier pont de l’autoroute. Il l’a hissé aussi sur le toit du domicile qu’il partageait avec sa compagne de l’époque, à Sainte-Thérèse (ce qui lui créa des tracasseries de la part des gendarmes qui réussirent à l’enlever).
En 1968, Guy CABORT-MASSON et Alex FERDINAND, en liaison avec un petit groupe de militants, donnent au drapeau sa configuration actuelle (au domicile que partageaient Ernest BRELEUR, Rodolphe RAMOS, Marcel MANQUANT). Voici ce qu’en dit Alex FERDINAND (Entretien du 16 mai 2009 puis du 28 juin 2016) :
(...) « 1967-1968 était une période intense du fait du procès des nationalistes du GONG (Groupe d’Organisation Nationale de la Guadeloupe). C’était aussi la période du procès de MARNY. Un groupe de camarades, pour la plupart de l’AGEM (Association Générale des Etudiants Martiniquais), était en liaison avec le MLNM (Mouvement de Libération Nationale de la Martinique) récemment créé. Nous manifestions pour les Guadeloupéens. Ils avaient leur drapeau, les Guyanais aussi. Nous, on était souvent plus nombreux mais on ne nous voyait pas : on n’avait pas de drapeau. D’où la décision d’en faire un. (…)
On fait plusieurs essais jusqu’à la configuration actuelle. La première ébauche popularisée intégrait une erreur au moment de sa couture par une militante du groupe, Marie-Andrée MENCÉ : le triangle était noir. On rectifia très rapidement. (…) Nous n’avons jamais dit que c’est nous qui avions inventé les couleurs. Nous avons puisé dans l’OJAM et nous le reconnaissons. »
Là aussi, il ne semble pas y avoir de référence historique consciente à l’histoire martiniquaise :
(...) « Nous ne connaissions pas l’épisode de Septembre 1870. Dans notre esprit :
-Le rouge symbolisait l’idéal révolutionnaire, le socialisme
-Le noir symbolisait la lutte contre le racisme et pour l’émancipation des peuples noirs
-Le vert, la solidarité anti-impérialiste avec le Tiers-Monde et pour la terre (référence à l’agriculture). » (…)
2.1.2 De la fin des années 1960 à nos jours, la situation est marquée par une évolution de l’attitude des forces politiques, entre popularisation et mise en retrait des couleurs et du drapeau
2.1.2.1 Le drapeau connait une certaine popularisation à la fin des années 60 et durant les années 70
– En mai/juin/juillet 1968 : le drapeau est déployé lors de manifestations à Paris, à Barbès. A cette époque, les travailleurs et étudiants antillo-guyanais avaient occupé les locaux de l’AMITAG et de « Jeune Guyane » en protestation contre le BUMIDON. C’était aussi la période du procès contre les militants guadeloupéens du GONG. Selon Alex FERDINAND, c’est la première apparition publique du drapeau.
- A l’enterrement de Pierre OVERNAY (jeune militant maoïste assassiné en 1972) qui mobilise des dizaines de milliers de personnes, le drapeau côtoie d’autres drapeaux en tête de cortège et est mis dans le caveau. (Alex FERDINAND, entretien du 16 mai 2009 puis du 28 juin 2016)
- En 1969 : Guy CABORT-MASSON est amnistié et rentre en Martinique. Il est employé par Aimé CÉSAIRE et contribue à la création de l’AMEP. Il intègre le MLNM (qui existait déjà depuis 1968). Raymond BOURGADE, ancien membre du MLNM (Entretien du 07 juillet 2016) témoigne du fait que des débats ont lieu sur la question du drapeau : CABORT-MASSON propose un triangle noir ; la majorité du MLNM (acquis à l’idéologie Marxiste-léniniste) défend le triangle en rouge.
Nota bene : C’est peut être là qu’il faut chercher, combiné avec l’incident de l’erreur de couture relatée en amont, l’explication du drapeau (à triangle noir) brandi à une conférence du PPM (fin des années 1960, derrière le Ciné-Théâtre, près de la caserne des pompiers), à une époque ou des liens existent entre CABORT-MASSON et le PPM. Selon CABORT-MASSON, il y aurait eu une erreur de couture.
En tout état de cause, le MLNM publie un bulletin « Décembre 59 » qui arbore aussi un drapeau en rouge-vert-noir.
- CABORT-MASSON publie la revue « En avant » avec le drapeau sur certains numéros. Dans les deux cas, le triangle est rouge.
- Le MLNM diffuse le drapeau en Martinique (affichage, badigeonnage) et cela va laisser des traces. Après la disparition du MLNM au début des années 1970, il réapparaît, porté par d’autres groupes nationalistes.
- En juillet 1971, à Rivière-Pilote, l’AGEM qui s’est déjà prononcée en 1969 pour l’Indépendance nationale, organise un bal, par l’intermédiaire de ses militants présents en Martinique. A l’entrée, ils distribuent des sortes de pin’s en tissu rouge-vert-noir. (Alex FERDINAND, entretien du 28 juin 2016)
-En décembre 1973, un groupe de sympathisants à Rivière-Pilote hissent un drapeau immense (3 à 4 m) en haut de la falaise (derrière Rocher Zombi) qui surplombe le bourg. Durant le jour, on le voyait à peine. Le soir, le vent se levait et on le voyait davantage et surtout, on entendait son claquement dans tout le bourg. Le vent a fini par déchirer le noir et le vert, de sorte qu’on ne distinguait plus finalement que le rouge. Des militants ont été convoqués à la gendarmerie, accusés d’avoir hissé le drapeau d’une puissance étrangère (l’URSS !). (idem)
- Janvier-février 1974 : quatre militants Guy CABORT-MASSON, Jean-Louis FONSAT, Alex FERDINAND, Jean-Claude LAURÉAT publient un journal, « La voix du peuple » qui arbore le drapeau. Cela contribue à la popularisation du drapeau.
- Lors du 1er mai 1974 à Trinité organisée par l’UPSOA (Union Patriotique de Soutien aux Ouvriers Agricoles), on note la présence d’une quinzaine de drapeaux.
- Lors de la venue de Valéry Giscard d’Estaing en Martinique en décembre 1974, un grand drapeau est déployé à l’entrée de la Mairie de Fort-de-France (du côté de la porte rue Victor Sévère).
- Puis CABORT-MASSON et d’autres militants publient le journal SIMAO, qui continue la popularisation.
2.1.2.2 Durant les années 1980/1990, on assiste à une mise en retrait relative des couleurs du fait des divisions du mouvement national
- En 1978, après l’épisode de La Parole au peuple (Pou alé pi lwen), c’est la création du MIM (Mouvement Indépendantiste Martiniquais) regroupant de nombreux militants et comités patriotes sur toute l’île.
En 1979, un débat a lieu en son sein, sur la question du drapeau, entre les partisans du rouge et noir menés par Marc PULVAR et ceux du rouge-vert-noir (Daniel MARIE-SAINTE présente le rapport sur le rouge-vert-noir). Les partisans du rouge-vert-noir sont mis en minorité. C’est une des principales raisons qui entraîne le départ de nombreux militants. Certains remettront en question les conditions dans lesquelles ce vote s’est déroulé. Le MIM pourtant ne brandit pas de drapeau national Rouge-Noir. On connait l’emblème de son organisation.
- Ajoutons à cet épisode MIM, le fait que le CNCP (Conseil National des Comités Populaires), créé le 28 août 1983 (suite au regroupement de la tendance marxiste-léniniste des groupes nationalistes et de leur démarcation d’avec l’autre tendance des « nationalistes petits-bourgeois »), tout en admettant le rouge-vert-noir et en le considérant jusqu’à nouvel ordre comme le drapeau national, brandit son propre drapeau (en lieu et place du rouge-vert-noir).
- Ajoutons à ces éléments liés au MIM et au CNCP, le fait que le PPM s’engage, à partir de 1981, dans la politique du Moratoire. (Pou alé pli lwen)
- Malgré tout, en juillet 1981 ont lieu les funérailles de Jean-Claude LAURÉAT, militant patriote bien connu ; son cercueil est recouvert du drapeau aux trois couleurs.
2.1.2.3 A partir du milieu des années 1990, il y a une relance de la problématique du drapeau sous l’impulsion de certaines organisations du mouvement national
- En 1988, Garcin MALSA est élu conseiller général sur le canton de Sainte-Anne. Il est élu maire de Sainte-Anne en 1989. En septembre 1992, c’est la création du MODEMAS (Mouvement des Démocrates et Écologistes pour une Martinique Souveraine). Dès son élection, la municipalité enlève le drapeau bleu-blanc-rouge de la Mairie. Dès la fin de l’année 1994, décision est prise de mettre un grand drapeau au carrefour Poirier.
- Par décision du 06 octobre 1995, et dans le droit fil de ses idées politiques, le conseil municipal de Sainte-Anne prend la décision d'apposer le drapeau rouge-vert-noir au fronton de la mairie. La mise en œuvre de cette délibération (le 17 octobre 1995) entraîna un procès durant une dizaine d'années et évolua en rapport de force entre la municipalité et l'État français. (Pou alé pi lwen)
- Le drapeau est présent et accompagne la dépouille de Marcel MANVILLE lors de ses obsèques en 1998.
- 2001 : début des « Konvwa pou réparasyon » avec une forte présence du drapeau rouge-vert-noir.
- 28 mars 2002 : lors des obsèques de Guy CABORT-MASSON, le cercueil est recouvert du drapeau.
- En 2003, les sœurs Claudette et Maryse DUHAMEL, militantes du MODEMAS, cousent l’insigne rouge-vert-noir sur leur robe d’avocate. Cela entraîne un conflit sérieux avec les magistrats. Finalement, elles le portent jusqu’à aujourd’hui.
- En janvier 2007, lors de son 2e congrès, le PALIMA adopte le drapeau rouge-vert-noir.
- En avril 2008 : le drapeau est fortement présent lors des funérailles d’Aimé Césaire.
- En 2008 : La liste conduite par Marcellin NADEAU remporte les élections à la Mairie du Prêcheur. Dès le jour de sa victoire, les drapeaux s’affirment partout au Prêcheur. Aujourd’hui, il est utilisé de manière très courante dans la commune.
- En 2014, une des deux organisations se réclamant du CNCP (celle représentée actuellement par Jean ABAUL) communique officiellement sur son adoption du rouge-vert-noir (cependant, dès 2010, la décision avait été prise en interne).
- Et puis, il faut noter l’expérience faite par « L’espace indépendantiste ». (Entretiens avec Jean ABAUL le 27/06/16, et aussi avec Michel MICHALON le 30/07/16) Qu’est-ce que « L’espace indépendantiste » ? C’est un espace de dialogue entre les différentes forces se réclamant de l’indépendantisme [(MIM, CNCP, MODEMAS, PKLS (Pati Kominis pou Lendépandans ek Sosialism), GRS (Groupe Révolution Socialiste), MPREOM (Mouvement pour la Résistance et l’Offensive martiniquaise) ] et qui a existé à la fin des années 1990. Au cours de ces échanges, la question du drapeau est posée. On charge un militant, Robert SAÉ en l’occurrence, de prendre toute une série de contacts afin de trouver un consensus. On est tout prêt de trouver ce consensus. Et puis, les élections arrivant, l’espace indépendantiste tombe en sommeil. Lors de la tentative de le relancer, certaines forces considèrent que les conditions ne sont pas réunies pour un compromis et privilégient d’autres objectifs. (Entretiens du 27/06/16 avec Jean ABAUL, du 05/07 avec Edmond MONDÉSIR)
Nota bene : Lors du débat, Victor TISSERAND, militant emblématique du PPM, indique qu’il a bien reçu Robert SAÉ au nom du PPM. Ce qui lui a posé problème, c’est que SAÉ n’était pas d’accord pour que le balisier figure sur le drapeau. Or, selon lui, le balisier est un symbole fort qui peut permettre d’identifier notre pays ; c’est le signe du flambeau.
On sait aussi que le représentant du MIM avait proposé deux liserais blancs sur les bords inférieur et supérieur du drapeau et encadrant les bandes vert et noir