Ainsi donc le Président de la République française a pris la décision de faire retirer de l’uniforme des gendarmes à la Martinique l’écusson négrier bleu et blanc aux quatre serpents. Le préfet indique qu’il sera enlevé également des bâtiments publics. Cette décision relève t-elle d’une conviction sincère ou de calcul politicien ? On parle de geste « d’apaisement ». Peu importe ! Ce qui est sûr, c’est qu’en « se penchant sur la question », le Président a rencontré, à n’en pas douter, l’expression multiforme de la dignité martiniquaise, au point de vouloir « l’apaisement ».
C’est une grande victoire pour les combattants de la dignité
martiniquaise. La preuve administrée que, comme pour les victoires passées, il faut se battre, il faut oser se battre et que
« l’entrée en dissidence » des Martiniquais eux-mêmes est le levier principal des
avancées de notre histoire. La preuve administrée que le refus de s’engager (par souci d’allégeance) ou encore la peur de le faire (par calcul d’intérêt politique ou autre) ne fait que nous maintenir dans
l’indignité, dans l’absence d’initiative historique, dans la dépendance vis-à-vis des choix et du calendrier de l’Autre.
C’est une grande victoire COLLECTIVE. Elle est le fruit des efforts de TOUS ceux (partis, associations, personnalités, anonymes) qui,
depuis longtemps ou depuis peu, de manière unitaire ou en ordre dispersé, quelles que soient leurs options par ailleurs, ont entamé en pionniers ou rejoint ce combat.
Aujourd’hui, le combat continue pour la disparition totale de ce pavillon honteux, l’émergence et l’affirmation de nos propres symboles ; ceux, forgés par l’histoire, de notre identité et de nos luttes.
Martinique, 16/10/2018 Liannaj RVN